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Mad Blog
1 avril 2010

Naviguer en eaux troubles

_photoSHUTTER ISLAND
Réalisé par Martin Scorcesse
Avec Leonardo Dicaprio, Mark Ruffalo, Ben Kinsley...
Adapté du roman de Dennis Lehanne
Durée :  02h17min Année de production : 2010

Etant une grande grande fan de Dennis Lehanne, et oui, j'adore les polars, j'étais un peu obligée d'aller voir Shutter Island. J'avais lu le livre juste après Pleurs après la pluie, un roman qui mériterait lui aussi d'être adapté au cinéma. Bref revenons on en à nos moutons. Shutter Island était un roman prometteur et un pari risqué en matière d'adaptation cinématographique. Un pari risqué mais connaissant Scorcesse on pouvait avoir une certaine confiance même si ses dernières oeuvres n'étaient pas forcément à la hauteur de son talent (Les Infiltrés étaient un peu décevant par rapport à ses oeuvres du début tel que Casino). Reprenant Leonardo Dicaprio pour le rôle principal, un choix qui s'avère judicieux tant le talent de l'acteur semble de plus en plus incroyable au fur et à mesure de ses rôles, Scorcesse nous offre un spectacle des plus envoûtants. Il parvient à se dégager du livre tout en conservant son essence pour offrir au spectateur une vertigineuse plongée dans la folie.

 

1954, le marshall Teddy Daniels (Leonardo Dicaprio) vétéran de la seconde guerre mondiale qui lui a laissé de vilains cauchemars, et son coéquipier Chuck Aule (Mark Ruffalo) sont envoyé sur Shutter Island, le seul hôpital psychiatrique pour criminels (traduisez des fous dangereux) pour retrouver une patiente s'étant échappée de sa cellule comme par magie. Plus l'enquête avance, plus le mystère s'épaissit tandis qu'il devient de plus en plus évident que Rachel Salando, la patiente disparu, n'a pas pu s'enfuir toute seule d'une cellule verrouillée sans fenêtre surveillée par deux gardiens qui n'ont rien vu. Le spectateur découvre que le marshall Teddy est en proie à de douloureux souvenirs, entre les actes de guerres pas vraiment glorieux et sa femme morte dans un incendie, il marche sur des oeufs entraînant peu à peu le spectateur sur le chemin de la folie dans une réalité qui paraît de plus en plus fantastique au fur et à mesure que l'enquête avance dans une ambiance devenant gothique. La séquence du cimetière se révèle particulièrement sujette à une ambiance gothique fantastique digne d'un pur film d'horreur. Quand aux séquences de rêves, une image sublime en matière de réalisation et de photographie, nous plonge dans une psyché aux portes de la folie tentant vainement de recouper les indices entre eux. Malheureusement chaque indice mène vers un sans issue, et chaque piste semble aller plus loin vers le fantastique, l'incroyable ou la folie.

 

Un véritable envoûtement pour le spectateur qui se laisse embarquer dans le navire mené avec brio par Leonardo Dicaprio prouvant s'il y avait besoin son immense talent, dans une mer agitée couverte de brume. Ici comme nous dirait un vieux sage ce n'est pas l'arrivée qui importe, qui pourrait presque être perçue comme décevante tant le chemin pour y parvenir est intéressant, troublant et fantastique, mais plus le chemin que nous fait suivre le réalisateur non sans génie. Reprenant le postulat de départ, Scorcesse parvient d'une main de maître à nous faire naviguer en eaux troubles, laissant sans cesse la question se poser est-ce un complot, somme nous dans un univers fantastique aux aspects gothique ou simplement dans une psychée en proie à la folie?

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