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Mad Blog
3 février 2011

LE MASQUE DU DEMON de MARIO BAVA

BlackSunday21LE MASQUE DU DEMON
FANTASTIQUE ITALIEN
Réalisateur: Mario Bava
Interprètes: Barbara Steele, Andrea Checchi, John Richardson
Italie 1961
85 min

Synopsis: Dans la Moldavie du XVIIe siècle, la princesse Asa Vajda, soupçonnée de sorcellerie, est condamnée par l'Inquisition et meurt en maudissant sa propre famille, responsable de son sort. Au XIXe siècle, les docteurs Kruvajan et Gorobec, en route pour un congrès médical, découvrent en chemin le cercueil d'Asa et la réveillent par inadvertance. Celle-ci entreprend alors méthodiquement de se venger...

Si on a beaucoup de points ressemblants aux films de la Hammer: un vieux château maudis, un cimetière couvert par la brume, une vieille malédiction pesant sur une vieille famille, une jeune fille sacrifié, une sorcière sur un bûcher et des vampires rodant dans des passages secrets, Le Masque du Démon se distingue par la grâce de Barbara Steele qui envoûte littéralement durant tout le film le spectateur, par le côté romantique qui se heurte à la violence sadique, et cet aspect cauchemardesque du film qui n'en demeure pas moins onirique sur de nombreux aspects. Tous les éléments sont réunis pour en faire un classique du genre, et pourtant Le Masque du Démon sort indéniablement du lot. Le gothisme à l'italienne est indéniablement réussit. On se prend à craindre pour l'héroïne, notre coeur bat de crainte pour la petite paysanne. Bava reprend avec un certain plaisir tous les éléments du genre pour en faire une oeuvre intemporelle et magnifique qu'on se délecte de voir et de revoir.

Côté esthétique, on est bien loin du technicolor flamboyant dont use la Hammer, et qu'utilisera Bava pour ses giallo. Il opte pour un noir et blanc plus classique mais parfaitement en adéquation avec le thème du film, qu'il sublime par un savant jeux d'ombre, une manière d'éclairer son actrice principale qui n'a peu d'égal, la plaçant ainsi au rang des grands beautés du cinéma, et un jeu avec son décor et les lumières, la brume créant ainsi une atmosphère particulièrement mystérieuse, propice à la sorcellerie et au vampirisme qui curieusement rappelle aussi bien les grands classiques du fantastique aussi bien que les films noirs par l'éclairage de ses personnages et les choix de laisser dans l'ombre certains éléments. Une maîtrise de l'ombre et de la lumière qui n'a rien à envier aux plus grands du cinéma muet, où la lumière par sa poésie et son jeu prend la place d'un personnage qui joue avec les émotions du spectateur.

Barbara Steele par son jeu, et l'éclairage que lui porte Bava grimpe jusqu'au rang des plus illustres icônes du cinéma de genre, magnifiée par ses costumes et la mise en scène. Sublime image de la jeune femme sacrifiée aussi bien que la sorcière maléfique, par son jeu minimaliste et son expression figée, elle intensifie l'horreur créant un sentiment de malaise chez le spectateur, le troublant par sa beauté étrange. Le choix de vampires à la peau purulente n'est pas sans rappeler les vampires d'une Nuit en Enfer ou encore de Nosferatu, plongeant véritablement dans l'horreur dont nous avait éloigné la Hammer avec son Dracula romantique dandy clinquant que rejette Bava, préférant un être étrange et effrayant incarnant bien plus la terreur qu'un Dracula. Associant ces maquillages, un jeu d'acteur figé, et des séquences purement horrifique à la limite du gore (la séquence d'introduction est glaçante d'horreur), Bava signe ici une oeuvre magistrale qui prend sa place bien mérité dans les classiques du cinéma fantastique.

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