Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mad Blog

14 mai 2013

Evil Dead

EVIL-DEAD-2013EVIL DEAD
HORREUR
Réalisation: Fede Alvarez
Interprètes: Jane Levy, Shiloh Fernandez, Lou Taylor Pucci, Jessica Lucas, Elizabeth Blackmore
US 2013 1 h 30 min

Hormis une certaine complaisance dans les scènes gore qui sont un peu trop étiré à mon sens, bon moyen de terrifier le quidam, mais moi public habitué au gore, si tu étire trop, je m'ennuis, et je commence à remarquer tout les petites maladresses ou à m'interroger sur la technique, hormis la double fin, qui là encore, au delà de sa plastique vraiment édifiante a quelque chose d'assez lent, et long, certes on est en plein dans la thématique, et le final est monstrueusement cool, mais voilà, je trouve ça trop long, et puis il y a quelques moments de longueur où on a l'impression d'avoir quelques petits rajouts ou étirement juste pour la forme, certains personnages étant assez sommairement dessiné également, comme Nath la blonde qui est une spectatrice totalement neutre et quasi inutile pendant une bonne partie du film, délaissé au profit des autres personnage. Et puis, il y a aussi ce pré-générique, qui ne fait que confirmer l'idée que les pré-génériques ne servent à rien, pourquoi teaser alors que les gens sont là, dans la salle, ou ont déjà loué ou acheté le dvd… inutile, et vain. En voilà donc pour les points négatifs.

Du reste, le film est assez génial malgré tout. On sent une véritable volonté de faire un authentique film d'horreur, tout en respectant le spectateur, en essayant de faire ça intelligemment, à la fois en s'adressant à un public d'initié mais en pensant aussi à ceux n'ayant pas l'habitude de l'horreur. Mais surtout, on sent une véritable patte, à la Sam Raimi, au goût de 2013. D'une certaine manière ce Evil Dead m'a fait pensé à Scream 4 dans la volonté de modernité, de mettre à bas les codes de l'ancien temps, pour surprendre le spectateur lassé de voir des jeunes aller faire la fête dans un coin pourrave et rivaliser d'excuses bidons pour rester dans un endroit où visiblement ils vont tous crever les uns après les autres. Toute l'intelligence du film est d'ailleurs là, trouver une raison psychologique aux tortures les plus ignobles que subissent les personnages. Pour chacun, il s'agit d'affronter ses démons intérieurs. David doit accepter sa part de lâcheté, et affronter ses peurs. Olivia, l'infirmière improvisée doit accepter de lâcher prise. Mia, la véritable héroïne du film, affronter sa dépendance à la drogue. Véritable idée de génie d'ailleurs, de justifier toute l'entreprise par une tentative de sevrage. Ainsi pratiquement toutes les réactions des personnages deviennent parfaitement justifiées.

Mais au-delà de la beauté des effets spéciaux, du rythme vraiment endiablé, de quelques idées franchement sympa, comme la séquence de Nath dans la cuisine ou encore le final sanguinolent, c'est la réutilisation des précédents Evil Dead, et des références multipliée aux classiques du film d'horreur, de nombreuses références évidemment à l'Exorciste, mais aussi, plus surprenant à Drag Me To Hell, chef d'oeuvre de Sam Raimi, et l'idée de conserver les éléments mythique du premier tout en les intégrant au mieux afin qu'il serve l'intrigue principale à savoir le développement de la psychologie des personnages et leur combat dantesque. On sent bel et bien la présence de Sam Raimi derrière les bobines même s'il n'a été que producteur, c'est finalement son cinéma qui a engendré ce Evil Dead.

Certes, on pourra reprocher le manque d'humour, mais le premier Evil Dead comportait finalement assez peu d'humour, tout l'aspect comique tenait dans le jeu de Bruce Campbel, le reste? Une différence d'époque, et des effets granguinol plutôt dû à une volonté de faire quelque chose d'expérimental, de véritablement choquant et inédit pour l'époque, le premier reste cependant marqué par une volonté de faire quelque chose d'extrêmement violent, qui se montre généreux dans le gore offert au public, à l'instar de son remake, excepté qu'il est à la sauce actuel, alors oui, on y retrouve un gore sadique qu'on pourrait rapprocher de Saw ou de Hostel, mais la différence est qu'il est tellement poussé qu'il conserve cependant un humour, assez noir. N'est-ce pas totalement du Sam Raimi, tout ce sang vomis? Ce baiser à double langue? Quelque chose de si horrible que ça en devient grotesque?

Enfin je saluerais deux éléments assez cool. Le personnage de Eric, sorte de fanboy, qui représente finalement les fan du premier Evil Dead, et plus globalement les spectateurs de film d'horreur, habitués au genre, et qui savent réagir, ce qui ne veut pas dire qu'il s'en sortira mieux que les autres, mais aura le courage d'affronter les démons, il emprunte de beaucoup à Ash par son comportement, plus qu'au blond décébré du premier en tout cas. Et puis, pour ceux étant rester jusqu'à la fin du générique, vous savez qu'une belle surprise nous attendait. Qui a dit que cet Evil Dead n'était pas généreux?

Publicité
31 janvier 2012

El Diablo este muy importante

pastorela-1116-finalPASTORELA
COMEDIE
Réalisation: Emilio Portes
Interprètes: Joaquin Cosio, Carlos Cobos, Eduardo Espana
Mexique 2011
88 min - HDCAM

Synopsis: Dans la pièce consacrée à la Nativité qu'organise chaque anné sa ville, Jesus Juarez interprète le diable. Mais lorsque le rôle lui est ravi par un concurrent, une terrible bataille s'engage entre le bien et le mal.

Pastorela est un de ces films qui brille par le fait de n'être que ce qu'ils nous proposent, sans tenter de frôler les astres, ce petit film sans prétention nous en donne pour notre argent. Tirant sur pratiquement toutes les formes d'autorité, en passant bien évidemment par la religion, le premier prêtre mourant d'une crise cardiaque en plein moment d'intimité avec une bonne soeur, la police ici présenter comme corrompue jusqu'à la moelle, et passablement idiote, c'est le genre de film non provocateur mais plutôt délicieusement irrévérencieux et c'est pour cela qu'on l'aime. Avec pour les amoureux du genre des scènes frôlant le génie: la scène de l'exorcisme (chapeau bas à ce très bel hommage au film de William Friendkin) et le final explosif offrant un beau et grand n'importe quoi jouissif. Curieusement la Pastorela ne donne pas dans la parodie de film de genre, et à vrai dire, il n'en a pas besoin, c'est une oeuvre en soi, l'humour reposant essentiellement sur une situation simple, passablement ridicule d'ailleurs, et deux personnages haut en couleurs brillamment joué par Joaquin Cosio pour le diabolique dément, et Carlos Cobos pour le padre résistant de toute ses forces aux facéties du diable. Un film intelligent, drôle, plein d'énergie qui apporte un vent de fraîcheur en provenance du Mexique.

31 janvier 2012

Les Films les plus attendus

Je vous dresse une petite liste rapide des films que j'attends le plus en ce début d'année. Après avoir vu les denières productions de Cronemberg, Scorcesse, Coppola, Spielberg c'est désormais les films fantastiques que j'attends, retour au genre, avec des films ayant de quoi vous filer des frissons.

Je commence avec l'un des projets les plus excitant et les plus attendus par les fans de la Fantasy et du Seigneur des Anneaux. C'est bien sûr de Bilbo Le Hobbit, après avoir entendu les plus folles rumeurs, de nombreux réalisateurs se battant pour le projet, on n'y croyait presque plus, et voilà que sort cette Bande d'Annonce nous dévoilant le visage de Bilbo, un acteur que nous avons pu découvrir dans la série Sherlock, et la magie fonctionne déjà.

8 ans après les actions du Jocker dans The Dark Knight, dernier volet des aventures du chevalier noir vu par Christopher Nolan, l'un des prodiges les plus intéressants du moment, voici la première bande annonce officielle de The Dark Knight Rises qui a de quoi nous donner des frissons. Je sais pas vous, mais moi voir Bane apparaître comme ça, ça me rend toute chose.

Et parce que ça faisait longtemps qu'on avait pas eut un Ridley Scott aussi excitant, je vais bien sûr vous mettre la bande d'annonce de Prometheus qui a de quoi nous filer à tous des frissons. Je sais pas vous, mais moi j'ai l'impression que ça va filrté avec le talent dont il avait fait preuve pour Alien.

31 janvier 2012

Vapeur d'eau de rose

mothdiariesTHE MOTH DIARIES
FANTASTIQUE
Réalisation: Mary Harron
Interprètes: Sarah Bolger, Lily Cole, Sarah Gadon
Irlande & Canada 2011
85 min - 35 mm

Synopsis: Rebecca rentre en classe de première dans un pensionnat de jeunes filles où elle espère prendre un nouveau départ loin du drame qui la hante, le suicide de son père. Dès les premiers jours, son amitié avec la fraîche et innoncente Lucy est mise à rude épreuve par l'arrivée d'Ernessa, une belle et mystérieuse européenne...

Si j'étais méchante je dirais que ce film hérite directement de Twilight tentant de renouer avec les maîtres du genre (Bram Stocker et Sheridan Le Fanu) tout en jouant la carte pour midinette en quête d'émotions pas trop fortes. On sent bien qu'il est inscrit dans cette vague de films pour teenager de 14ans mièvre à souhait surfant sur la vague fantastico bit-lit. Effectivement on retrouve ce côté propre, consensuel, pas trop osé, en fait vraiment pas osé du tout. Le problème de Moth Diaries étant que si l'atmosphère gothique est bien présente, et qu'on ne peut que saluer l'hommage rendu, en revanche côté action le spectateur peut manger son fauteuil. Parce qu'il ne se passe rien, alors rien du tout durant la majeur partie du film, les rares moments d'actions sont bâcles comme la fin frustrante dans le genre. L'idée de vouloir apporter un souffle nouveau au genre en proposant un vampire nouveau genre (enfin pas si nouveau que ça, simple relecture du traditionnel Dracula puisque la draculette se transforme en papillon de nuit, peut voler dans les airs, et à la fin se manifeste en tant que fantôme ce qui du coup fait douter du fait qu'elle soit vampire, mais bon ça on s'en fout un peu en fait) est assez peu intéressante même si ça apporte beaucoup à l'ambiance du film, et éveille le spectateur qui curieusement ne s'endort pas durant le film, mais à mon sens c'est plus dû à deux ou trois scène vraiment sympa, dommage qu'elles soient les seuls instants d'action un peu intéressant du film.

Attardons nous deux secondes sur les scènes intéressantes, elles sont rares. La première qui m'a marqué est lorsque l'héroïne surprend sa némesis amoureuse, la vampire (Lily L'Imaginarium du Docteur Parnassus Cole superbe en créature infernale) marchant sur le bord du toit avant de traverser la fenêtre. A cet instant la vampire est l'image réussie du fantasme de la vampire incarné par le mouvement littéraire romantique du 19e siècle, notamment Carmilla cité d'ailleurs dans le film peut-être à de trop nombreuses reprises. La seconde scène intéressante est lorsque l'héroïne surprend Lucy sa meilleure amie avec la vampire, seule scène un tant soit peu érotique et sensuelle mais bien vite arrêtée, ce qui est d'ailleurs pas plus mal vu l'ambiance du film. Enfin la troisième scène intéressante et de loin la meilleure du film, est la scène où la vampire faisant face à l'héroïne se tranche les veines, le sang gicle alors partout sur les deux jeunes femmes, scène qui n'est pas sans rappeler Suspiria (film auquel j'ai pensé durant toute la projection de The Moth Diaries, c'était d'ailleurs très frustrant puisque The Moth Diaries est très loin d'être à la hauteur de Suspiria et c'était sans doute même pas fait exprès).

Voilà pour les points positifs, et encore je suis certaine que d'autres me trouveront trop gentille. Pour les négatifs, la liste est assez longue en réalité. Je dirais que le gros défaut du film est surtout d'avoir usé d'une voix off. Cher Journal tout le long du film pour nous expliquer ce qu'il va se passer, nous faire des petits points au fur et à mesure, au cas où on aurait pas saisit, et sans doute pour tenter de faire encore une fois le lien avec la littérature du 19e siècle à croire que la réalisatrice n'a pas compris qu'il fallait faire passer tout cela avec l'image, le pire étant qu'elle y arrive, mais ne s'en rend pas compte ou alors, pire, pense que le spectateur s'est déjà endormi et veut juste le réveiller et le tenir au courant. (peut-être aussi que ça serait une référence à Vampire Diaries, mais bon cité des livres pas terrible c'est pas toujours une bonne idée surtout quand on cite Stocker et Le Fanu avant) Et puis comme si la voix off ne suffisait pas, comme si l'ambiance très gothique, très jeune fille en fleur, ne suffisait pas pour qu'on comprenne l'hommage rendu à Carmilla et Dracula, il a fallu que le professeur de poésie ne nous le rappelle comme pour nous expliquer quelles sont les références, et où va le film. Le personnage du professeur est d'ailleurs complètement inutile, à part nous rappeler que les adolescentes peuvent se faire avoir par des gros pervers, mais vu le sujet du film on s'en fout un peu pour le coup.

Conclusion, je me demande comment j'ai fait pour ne pas m'endormir devant, parce que je dois vous dire, que ce film m'étonne grandement. Malgré un gros manque côté scénario, une mise en scène sympathique mais pas de quoi casser trois patte à un canard, le fait est qu'on ne s'ennuie pas vraiment durant le film... et ça c'est franchement étonnant.

31 janvier 2012

Indiana Jones et les aventuriers de l'arche perdue

small_102625LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE
AVENTURE
Réalisation: Steven Spielberg
Interprètes: Harrison Ford, Karen Allen, Paul Freeman
Etats-Unis 1981
116 min - 35mm

Synopsis: 1936. Indiana Jones, archéologue aventurier est parti à la recherche d'une idole sacrée au fin fond de la jungle péruvienne, où il échappe de justesse à un guet-apens fomenté par son adversaire René Belloq. Il pense être revenu au calme en rejoignant sa chaire d'archélogie à l'université, mais les services secrets et son ami, conservateur du National Museum de Washington, vont lui confier une nouvelle mission : retrouver le Médaillon de Râ. Cette antiquité égyptienne pourrait les mener à l'Arche d'Alliance qui conserva en son temps les tables des Dix Commandements. En compagnie de son ancienne amante Marion Ravenwood, il va alors se lancer dans une course-poursuite effrénée pour retrouver l'Arche dont les pouvoirs sensationnels intéressent fortement les nazis...

Très difficile d'analyser et de critiquer de manière objective le héros de mon enfance. Après avoir revu hier le film, je ne l'avais pas revu depuis mon enfance en entier, j'ai redécouvert ce petit bijou. Film d'aventure, il semble évident les multiples influences des compères Spielberg et Lucas: James Bond, pour le rythme et une scène d'introduction de ouf, l'esprit de Tintin effectivement, mais on y retrouve surtout l'ambiance des films d'aventure de l'âge d'or d'Hollywood. Plein d'humour, bourrée d'action, avec un héros pas vraiment si gentil que ça: misogyne au possible avec les femmes, qui pense d'abord à lui avant les autres, et qui ramène des antiquités pour la fortune (ce qui l'intéresse c'est sa thune quand même) et la gloire (la reconnaissance de marquer l'histoire de l'archéologie).

L'affrontement contre un ennemi à sa taille, un autre archéologue de renon, bossant avec les Nazis donc bénéficiant de moyens hors du commun, et comme de par hasard Français (un jour faudra que je fasse une liste avec tous les films américains où les méchants sont français), les pièges élaborés (la boule du début inoubliable qui a marqué des générations de gamins), le rythme soutenu, le côté très archéologie qui a sans doute éveillé en tout cas en moi ce goût pour la recherche de l'histoire, qui du coup donne à ce film d'aventure un petit côté mythique, et puis surtout, j'ai remarqué en le regardant à nouveau à quel point Spielberg peut passer facilement dans le fantastique, pour justifier des scènes finales tonitruantes.

Autres points caractéristiques qu'on retrouve dans tous les opus d'ailleurs ou presque: les allusions à Star Wars (ici c'est le nom de l'avion, et les hiéroglyphes) et puis surtout les suspension de crédulité. Non seulement Indi est un sur-homme, une sorte de super héros, plus proche de Batman d'ailleurs ou de James Bond, mais en plus par moment le film demande seulement à son spectateur de n'être qu'un gosse, fasciné par l'action sublime qui nous ai offerte.

Publicité
31 janvier 2012

Halloween III

halloween-3-affiche13-gHALLOWEEN III - LE SANG DU SORCIER
EPOUVANTE/HORREUR
Réalisation: Tommy Lee Wallace
Interprètes: Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O'Herlihy
Etats-Unis 1982
98 min - 35mm

Synopsis: Un fabriquant de jouets démoniaque a mis au point des masques pour enfants qui doivent exploser la nuit d'Halloween. Lorsqu'un revendeur découvre ce plan machiavélique, il décide de tout faire pour empêcher la mort atroce de milliers d'enfants.

C'est une histoire simple à la base. Tout le film tourne autour de masque d'Halloween provenant d'une mystérieuse usine soudainement en plein essort. Un banal docteur est plongé dans une enquête effrayante après qu'un de ses patients ai été assassiné dans son hôpital. Dès lors, on plonge dans une enquête qui n'est pas sans rappeler certains épisodes de Chapeau Melon et Botte de Cuir (les hommes immobiles, anonyme, véritable statue ou robot tant par leur mouvement mécanique, la ville déserte et étrange, un homme puissant cachant de sombres secrets). Si l'on regarde bien, ce n'est pas un mauvais film. Il est servit par une réalisation honnête mais sans ambition, un scénario gentillet et surtout la volonté d'offrir un film horrifique tout public, à la fois pour les enfants mais aussi les adultes. Le seul soucis, c'est qu'il s'agit d'Halloween 3 et on est bien loin de l'audace et de la terreur des deux premiers. En rupture totale avec les deux opus précédent, Halloween 3 s'avère être un sympathique film d'Halloween.

31 janvier 2012

French Fantastic Film

livide(2àLIVIDE
HORREUR/FANTASTIQUE
Réalisation: Alexandre Bustillo, Julien Maury
Interprètes: Chloé Coulloud, Jérémy Kapone, Catherine Jacob, Felix Moati
France 2010
88 min - 35mm

Synopsis: En Bretagne, nuit d’Halloween. La jeune Lucie Clavel et ses deux acolytes qui s’ennuient à mourir dans leur petite ville de Province décident sur un coup de tête de cambrioler la maison d’une vieille femme plongée dans le coma. La légende veut que cette maison renferme un trésor. Après avoir traversé la lande de nuit, le trio arrive chez Deborah Jessel et pénètre dans sa maison plongée dans les ténèbres. Ils ne tarderont pas à découvrir un « trésor » surprenant, ainsi que la véritable identité de Déborah Jessel..

Véritable film fantastique, Livide est un espèce d'ovni dans le paysage du cinéma français. Débutant comme n'importe quel film de maison hantée (ou maudite), le film raconte l'histoire de trois jeunes décidant de cambrioler la maison d'une vieille femme très riche plongée dans le coma, Livide s'écarte rapidement des chemins déjà convenus. Nul histoire de fantôme, et pourtant on trouve des marques de fantômes, des apparitions, des ombres, des disparitions, jouant sans cesse avec le spectateur et les codes qu'il possède, les réalisateurs s'amusent à nous faire peur, nous plongeant dès le début dans un film à la limite du drame, pour plonger très rapidement dans l'horreur. L'ambiance dans la maison est parfaite. Les références offertes de ci de là, interviennent toujours au bon moment, ne venant pas rompre la narration, elles sont délivrés durant les temps de "pause", et personnellement j'ai beaucoup aimé la petite référence à Halloween 3, délicieuse. Et le film continue sans cesse à évoluer, donnant de l'épaiseur à ses personnages, autant qu'à la maison qu'il s'amuse à nous en tracer la description d'une manière assez claire pour ensuite nous perdre totalement. On se retrouve, avec l'héroïne, tel une alice au pays des merveilles, voyageant entre l'horreur et le merveilleux, entre les monstres et les fantômes, ne sachant vraiment à quoi on a affaire.

Le film s'axe en deux partie, la première partie ressemble assez bien à un bon film de maison hantée, une propriétaire mystèrieuse, trois jeunes, un fabuleux trésor en perspective et une maison terriblement inquiétante. A partir de là, le jeu commence, avec une ambiance qui nous envoie très facilement dans notre enfance, tout en jouant avec les codes de l'épouvante, le film dérive tout doucement, et sans qu'on s'en rende bien compte vers sa seconde partie bien plus fantastique et terriblement merveilleuse. Sans nous donner les clés, on nous balance dans ce labyrinthe peuplé de fantômes et de monstres, de souvenirs à la limite de l'onirisme, et de cette réalité terriblement inquiétante et étouffante. Rapidement, le jeu s'inverse. Dès lors ce ne sont plus les héros qu'on suit mais les monstres dont on tente de comprendre les actes, et surtout le pourquoi du comment. Est-ce là le défaut du film? En tentant de combiner les deux, on perd finalement les 3 héros du début, seule l'héroïne reste présente mais en filigrane. C'est vrai qu'au début en sortant du film, j'étais un peu perdue.

J'avais clairement l'impression d'être Alice, perdue au pays des merveilles, sans comprendre le sens de ce que j'avais vu. Et puis j'ai vu ce petit bout de ficelle, et j'ai tiré dessus. Au-delà du désir évident de livrer un véritable film fantastique français, et du besoin d'essayer de rester original jusqu'au bout, c'est surtout l'onirisme et la poésie de la seconde partie qui m'a frappé. Et puis je me suis souvenue d'une scène au début, et j'ai compris que tout le film ne parlait en fait que de deux choses, le rapport mère/fille, celle de l'héroïne est absente, un fantôme à la fois effrayant puisque l'héroïne la voit pendue, et en même temps rassurant, en revanche celle de l'enfant monstrueuse est trop présente, véritable monstre qui veut garder son enfant auprès d'elle à tout prix, au point de faire d'elle une poupée, un pantin, c'est aussi du besoin de grandir dont parle les films. Les trois héros ne font pas ce cambriolage par manque de morale ou pour s'amuser, ce n'est même pas l'appât du gain, mais le besoin financier pour se détacher de leurs parents, l'héroïne veut échapper à son quotidien, un père qui se remet trop facilement du décès de sa mère, une belle-mère envahissante, son petit ami veut échapper à son destin et pouvoir enfin quitter son boulot, et leur meilleur ami quand à lui doit quitter les jupes de sa mère. Tous ont le besoin de voler de leurs propres ailes, et vont croiser la route de l'enfant monstrueuse qui n'a jamais quitté le nid, et en rêve terriblement, rêve qui ne sera réalisable qu'avec l'aide de l'héroïne. La beauté de la fin, avec cette envolée vers les cieux m'a fait penser quand à moi à une âme s'envolant au paradis, l'héroïne a traversé les épreuves et peut enfin rejoindre sa mère, peut enfin accéder à la paix, et permettre à l'enfant monstrueuse de enfin vivre sa vie.

31 janvier 2012

L'uccelo dalle piume de cristallo

l_oiseau_au_plumage_de_cristal,0L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL
GIALLO
Réalisation: Dario Argento
Interprètes: Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salerno
Italie 1970
108 min - 35mm

Synopsis: Temoin d'une tentative de meurtre dans une galerie d'art, un journaliste s'improvise detective et recherche l'identite du mysterieux agresseur.

Comme de nombreux de ses films, Argento commence par une scène d'introduction des plus immersive pour le spectateur. On suit Sam Dalmas, à cet instant du film un simple passant, qui est témoin d'une lutte entre une femme et un homme portant un chapeau noir, un pardessus et des gants, un couteau brillant étant tenu par les deux. Le héros sous une impulsion pénètre dans l'entrée de la galerie d'art, désirant sauver la femme, mais l'homme l'enferme entre les deux portes vitrées. Dès lors le héros est un témoin impuissant de l'agonie de la femme le suppliant de l'aider, se traînant au sol, la main et le visage ensanglanté. La puissance de cette scène d'introduction réside à la fois dans le découpage qui permet à la fois de tout voir et de ne rien voir de la scène, et des gros plans sur le visage et les yeux du héros et de la victime. L'agonie de cette dernière se juxtapose au regard horrifié du héros qui est dans l'incapacité de l'aider. La puissance de cette scène va devenir le fil rouge de tout le film, car le spectateur comme le héros sent que quelque chose cloche dans ce que le réalisateur lui a montré, mais qui est néanmoins établit comme la seule vérité. Dès lors Sam interrogé par la police cherche à comprendre ce qu'il a réellement vu, et le spectateur adhère a sa recherche. L'idée de génie d'Argento est d'offrir au spectateur exactement le même point de vue que celui de Sam, les souvenirs de la scène reviendrons encore et encore à l'image, donnant au spectateur l'occasion de participer aux recherches. C'est là tout l'art d'un maître du thriller, à l'instar d'Hitchcock, il offre au spectateur d'être témoin des agissements du tueur pour le quatrième meurtre, et cependant suit le héros dans son cheminement de pensées. L'enquête menée est à la fois tenue par le héros mais aussi le spectateur placé par Argento exactement dans la même situation que Sam, c'est à dire témoin dans l'incapacité d'agir, mais ayant dans la main tous les éléments pour comprendre ce qui cloche dans la scène qu'il a aperçut.

l-oiseau-au-plumage-de-cristal-photo-de-presse (1)

Dessinant dans cette première oeuvre les codes de ses obsessions et de sa mise en scène, Argento signe là un film brillant qui dès les premiers instants dévoile ses inspirations (Six femmes pour l'Assassin de Mario Bava) mais aussi les éléments qui seront présents dans chacun de ses films ou presque : l'assassin sans visage, le couteau dont l'éclat ébloui le héros (la scène où Julia est acculée par l'assassin ressemble à s'y méprendre à la scène de Suspiria où Suzy est éblouie dans le couloir), la présence d'animaux (ici c'est l'oiseau offrant le titre au film, les chats), mais aussi et surtout une mise en scène où l'esthétisme à la fois de l'image et du son plonge le spectateur dans un état à la limite de la transe, laissant l'émotion et les sens prendre le dessus sur la raison. C'est aussi le choix de scènes brillantes, celle d'introduction du film, mais aussi la séquence où Julia est acculée dans l'appartement avec le tueur à sa porte, ou encore la scène où Sam découvre le corps de son ami sans voir Julia attachée sous le lit. Plus que de révéler des indices par des images simples qui annulerait tout suspence, Argento choisit de placer le spectateur exactement à la même place que son héros, ne lui délivrant des incides que morceau par morceau. Là encore tout repose sur l'intuition plus que la raison, évitant les longs interrogatoires, les seuls indices offerts sont un son étrange au téléphone lorsque l'assassin appel, un tableau étrange mettant en scène l'agression d'une femme, et les souvenirs de la première scène revenant encore et encore. Le spectateur est dès lors plongé avec le héros dans l'enquête, et c'est cette sensation d'interactivité qui place L'oiseau au plumage de Cristal dans la cour des grands.

l-oiseau-au-plumage-de-cristal-photo-de-presse


L'esthétisme de l'image est l'un des signes du génie de Argento qui plutôt que s'attacher aux paroles, préfère plonger le spectateur dans une ambiance particulière grâce à l'image mais aussi et surtout au son. Moricone signe la bande musicale de ce film en choisissant une musique dissonante, qui accentue cette sensation d'être perdu, d'être à la fois plongé dedans et en même temps incapable d'agir. On reconnait dès ce premier film l'attachement à l'esthétisme architectural d'Argento, notamment dans la scène où une jeune femme rentre chez elle, offrant un plan très seventies où des triangles s'incorporent les uns dans les autres. Les couleurs froides apportent beaucoup à l'atmosphère du film, que ce soit dans la galerie d'art dont les couleurs s'accordent au plumage de l'oiseau ainsi qu'aux couleurs du tableau que dans la scène où Julia est enfermée chez elle alors que l'assassin tente de rentrer chez elle. Ces couleurs froides, presque métalliques, mettent en valeur le visage de ces deux femmes subissant l'angoisse et la terreur, et l'ont les retrouve bien sûr dans chaque flashback sur la scène d'introduction, comme si Argento voulait mettre en parallèle la terreur de ces deux femmes, là encore c'est un indice, parce qu'il dévoile celle qui ne ressent pas la terreur de mourir, celle dont l'image est fausse, contrairement à celle qui a réellement peur. Enfin soulignons que l'utilisation du noir et blanc que ce soit pour les photos des précédents meurtres ou celle du tableau, noir et blanc très beau, est également un indice, un indice de plus qui nous perd plus qu'il ne dévoile. C'est ainsi durant tout le film, Argento ne cesse d'offrir des indices au spectateur, mais au fur et à mesure que nous avons une vue de l'ensemble, plus nous nous sentons perdu, jusqu'à la résolution finale, où le spectateur comprend après la mort du principal suspect. (élément qu'on retrouvera dans Ténèbres où là encore Argento joue avec l'idée de deux tueurs).

57463392

Si la figure et le style de Bava est très présent dans ce premier film par l'esthétisme choisit par Argento, on retrouve aussi la présence du maestro Hichtcock. Pas seulement dans le choix d'une scène d'introduction à la fois très révélatrice et en même temps plongeant le spectateur dans l'interrogation et le doute, mais aussi dans les scènes de mise à mort. Les plans du point de vue de l'assassin brandissant la lame de rasoir, avec les contre plans de la victime se protégeant de ses mains, et les blessures sanguinolentes apparaissant au fur et à mesure n'est pas sans rappeler la scène de la douche de Psychose. A aucun moment on ne voit la lame découper la chair comme ça sera le cas dans les films suivant de Argento, ici il joue avec le spectateur comme la caméra, à l'instar du maître qui l'inspire. Les thèmes lié à Hitchcock sont nombreux dans l'Oiseau au Plumage de Cristal, le témoin impuissant rappelant Fenêtre sur cour, l'utilisation de mouvement de caméra et du découpage pour faire ressentir les mêmes émotions au spectateur que celles ressenties par le héros (Vertigo), le doute s'insinuant sur ce dont on a été témoin, là encore Vertigo. Il semble bien que Argento dans ce premier film dessine les traits et contours de ce qu'il deviendra les traits caractéristiques de sa mise en scène, tout en s'affranchissant de ses maîtres en leur rendant en même temps hommage.

30 janvier 2012

Géradmer 2012: la petite perle

phpThumbTHE INCIDENT
THRILLER/HORREUR
Réalisation: Alexandre Courtes
Interprètes: Dave Legeno, Rupert Evans, Anna Skellern
Etats-Unis, France, Belgique 2011
85 min - 35 mm

Synopsis: George, Max et Ricky font partie d'un groupe de rock et rêvent de gloire. En attendant, quand ils ne sont pas en concert ou en répétition, ils travaillent dans les cuisines d'un asile psychiatrique où ils n'ont aucun contact direct avec les patients. Mais une nuit, alors qu'une tempête fait rage, le système de sécurité tombe en panne, les portes s'ouvrent et les occupants de l'asile s'échappent. Plus qu'une pensée en tête pour les trois musiciens: survivre.

The Incident a brillé au sein de la programmation vosgienne par la simplicité de son histoire. Un groupe de rock bossant dans les cuisines d'un hôpital psychiatrique se retrouvent bloqués à l'intérieur de l'asile avec les plus dangereux criminels par une nuit orageuse ayant provoqué une panne électrique. Simple et efficace, ce film aborde un genre finalement peu exploité, celui du film de prison, même si ici c'est un asile, on retrouve l'ambiance du milieu carcéral: anxiogène, inquiétant, glauque, qui rendrait n'importe qui sujet à la claustrophobie. En choisissant de suivre un personnage charismatique, le héros est parfaitement incarné par Rupert Evans, le réalisateur français exerce un excellent choix de casting car c'est principalement sur lui que repose toute l'histoire même s'il construit un univers où évolue des personnages construits, intéressants parfaitement exploités par le film. Très rapidement, le film part en vrille. Après une phase découverte des personnages et du lieu, la panne survint pendant la sieste du héros qui est réveillé par ses potes paniqués. La caméra se déplace avec eux et on redécouvre les lieux mais dans une toute autre ambiance. La lumière parfaite du début à la fin, blanche écrasante presque hospitalière au début, bascule dans l'obscurité glaçante et effrayante où derrière chaque recoin d'ombre peut se cacher un fou. Tout l'intérêt de placer l'action dans un asile psychiatrique est l'exploitation des différentes facette de la folie et de l'univers psychiatrique. Dans ce milieu, la moindre erreur de jugement peut être fatale. Et lorsque les lumières s'éteigne, on découvre avec le héros la cantine déjà peu rassurante au début, plongée dans le noir, avec ces silhouettes immobiles qui nous fixe.

L'intelligence du film, à la fois de la mise en scène et du scénario, repose sur le fait que la tension mise en place dès le début entre le héros et un des pensionnaires va définir une ligne rouge que nous suivrons du début à la fin, et cependant cela n'est qu'un point de détail, une obsession qui va habité de plus en plus le héros qui cède comme ses camarades à la pression. L'angoisse monte au fur et à mesure, grâce à un découpage intelligent et une construction narrative qui laisse le temps à l'anxiété de s'installer. La deuxième partie du film, au début de la panne est assez lente, la plupart du temps les cadres sont vide ou presque, le silence règne, inquiétant naturellement, les héros restent groupés ou presque, si bien qu'on cherche partout autour de nous les raisons de s'inquiéter. On a tout le temps pour que notre imagination se mette à galoper nous mettant plus encore en tension. Notre regard fouine chaque recoin de l'image à la recherche d'un élément perturbateur, d'un danger qui viendrait frapper les héros lorsqu'ils ont le dos tourné. Et brutalement la violence s'insinue. Alors qu'un membre du groupe trop lâche et trop effrayé s'est cloitré dans la réserve, les trois autres tombent sur le cadavre du surveillant qu'ils connaissaient bien. Dès lors tout s'enchaînent, ils débarquent dans le bureau du surveillant et sans que le fou ne leur donne de véritables raisons de paniqués, les voilà cédant à la violence totale et complète. Ils ignorent alors que le moment de tranquillité offert leur permettant d'appeler la police n'est que le calme avant la tempête. Le film bascule très rapidement dans la violence cruelle, implacable, menant la tension jusqu'au bout, transformant le film en survival.

La troisième partie du film n'est ni plus ni moins qu'un survival. Ayant été témoin d'un meurtre froid, les trois compères se retrouvent avec un blessé sur les bras, et doivent de toute urgence trouver un moyen de sortir d'ici pour survivre. Les choses sont clairement dites dans la scène de l'exécution, ils sont les prochains sur la liste. Il leur faut alors traverser l'asile avec les risques que cela représente, toutes les cellules sont ouvertes alors que les gardiens sont bloqués dans les parties différentes de l'asile. Et la tension, comme les scènes de violence dont sont à la fois témoins puis victimes les héros montent en grade au fur et à mesure. L'intelligence du film est de ne jamais perdre de vu le mental de ses personnages, captant chaque émotion, chaque hurlement intérieur, chaque barrière s'effondrant face à la violence gratuite et la folie éclatant sous leurs yeux. Tout s'inscrit, les pièces se mettent en place, chaque chose s'assemble pour nous préparer le final forcément explosif, simple, efficace et tellement évident sans pourtant être cliché. Là encore le film étonne, car oui, c'est cliché, des personnages fous aux actions, oui on s'y attend, mais c'est tellement bien fait, tellement brillant, tellement beau et terrible à la fois. Pourquoi chercher l'originalité à tout prix au risque de faire mal les choses alors que là sous nos yeux, l'évidence s'impose. Magnifique film, pas loin du chef d'oeuvre.

// ALERTE SPOILER // Il m'est très difficile de terminer cette critique sans évoquer la fin du film, aussi si vous ne l'avez pas lu ne lisez pas ces lignes. Après avoir débattu du sens de la fin du film, chose assez rare de nos jours, je dois dire que de ce que j'ai pu entendre, beaucoup se posaient des questions sur la fin qui pour ma part était évidente. Le leader des fous, personnage oh combien charismatique et effrayant, surtout dans la scène où il se dévore le doigt, n'est en réalité qu'un mirage ou plutôt un bouc émissaire que s'invente le héros, et il faut revenir dès le début pour réaliser à quel point son psychisme était fragile. Dans la répétition du "il est nouveau chez les dingues", éclairée par une amie infirmière, on y comprend dès lors qu'il n'avait jamais été réellement confronté aux patients avec qui il se retrouve soudainement enfermé, ces derniers n'auront de cesse de le tester, et son psychisme s'effondre à l'instant où il cède à la violence, ne supportant pas d'avoir agit ainsi, lui qui tentait de se montrer gentil et distant, il cherche alors une excuse, ce qui sera sa faiblesse fatale. Il sombre alors, et dans un final effrayant, on réalise que ce n'était pas juste une crise, un moment de faiblesse dû au choc, mais bel et bien l'antre de la folie, il est désormais enfermé avec eux, mais dans sa tête. Un premier galop d'essai pour le réalisateur qui démontre son talent jusqu'à cette fin en spirale. Le héros n'est jamais sorti de là-bas, non dans la réalité, mais dans son psychisme détruit. // FIN DU SPOILER //

30 janvier 2012

Prix du public Gérardmer 2012

evaEVA
SCIENCE FICTION
Réalisation: Kike Maillo
Interprètes: Daniel Brühl, Marta Etura, Alberto Amman
Espagne 2011
94 min - 35 mm

Synopsis: En 2041, un ingénieur en cybernétique de renom, Alex, retourne à Santa Irene pour finaliser la mission que la Faculté de Robotique lui a confiée : créer un enfant androïde...

Eva explore un thème de la science fiction déjà vu sans doute des centaines de fois, un ingénieur en cybernétique de génie est engagé pour terminer son plus grand projet: créer un enfant androïde viable et amusant avec une véritable personnalité enfantine. Pourtant on est bien loin du film de science et fiction tout zazimute. Ici la science fiction est présente par petites touches: une voiture futuriste mais rappelant étrangement la volvo, des robots à l'apparence humaine mais ayant des tics frisant le bug (lorsque le majordome rit lorsqu'on lui sourit) et finalement, on comprend rapidement que l'enjeu du film n'est nullement la science-fiction qui n'est en réalité qu'un argument du film permettant de faire avancer la narration et de permettre à l'histoire d'avoir ce petit côté sublime, je dois d'ailleurs souligner à quel point la conception du cerveau des robots est magique abordant limite le merveilleux, en réalité, Eva est un drame.

La véritable histoire du film, c'est comme Alex, le héros revient chez lui après dix d'absence, découvrant que la femme qu'il aimait est désormais marié à son frère et qu'ils ont tous deux un enfant, une petite fille pétillante et énergique dont il tombe rapidement sous le coup de la fascination. Loin des clichés de triangle amoureux, le film brille par une intelligence tant dans l'écriture, la mise en scène, que le jeu des acteurs, au contraire il est sublime par sa simplicité, et la fatalité qu'il exprime, ce qu'il nous montre c'est la vie. Une vie qui continue sans nous si on la fuit, si on abandonne, il n'y a pas de bouton pause, et chacun de nos actes ont des conséquences, ce que Alex va devoir apprendre à ses dépens. Si l'aspect dramatique est merveilleusement bien traité, la psychologie des personnages soigné, leur jeu brillant, on navigue entre le sublime d'une ambiance et d'une image irréprochable, remplie de magie, mais aussi de tragédie, et le fatalisme de la vie qui continue malgré tout, en revanche on peut se demander quel est l'intérêt de l'utilisation de la science-fiction, qui a vrai dire est plus de l'anticipation.

Certes, Spielberg et compagnie ont fait mieux, certes on a déjà vu cela, certes le futur dépeint ne semble pas très différent d'aujourd'hui, seulement il y a dans ce film un aspect humain qui prime avant tout. Eva n'a pas la volonté de nous montré un futur magistral ou spectaculaire, au contraire, c'est la simplicité du futur où la robotique a prit le pas mais sans partir dans un univers aux voitures volantes et autres excentricités du genre, c'est justement dans ce but qu'on reste proche des personnages qui sont les véritables moteurs du film. La rencontre entre Eva et Alex est à la fois sublime et touchante comme le devient leur relation. Ce n'est qu'à la fin qu'on comprend tout l'intérêt de l'utilisation de l'anticipation, et j'irais même plus loin, le propos caché derrière. Et même si on avait déjà eut des films qui nous racontait finalement la même chose, ce n'est pas l'originalité qu'on recherche et qu'on trouve ici mais la magie d'un instant, la candeur et l'étincelle d'innocence. Très beau petit film, Eva brille par le soin apporté autant à son image qu'à son ambiance, à ces moments magiques, à la véracité de l'image et de son histoire crédible de bout en bout.

Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 > >>
Archives
Publicité
Publicité