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Mad Blog
31 janvier 2011

Réaliser ses rêves à n'importe quel prix

dream_home_movie_poster1DREAM HOME
EN COMPETITION FESTIVAL DE GERARDMER 2011
Réalisateur: Pang Ho-cheung

Interprètes: Josie Ho (Cheng Lai Sheung), Eason Chan (Siu To), Derek Tsang (Cheung Jai), Lawrence Chou (On Jai)
Hong Kong Hong Kong 2010
HD Cam - Couleurs - Scope - Dolby SRD
96 min

Synopsis: Enfant, Cheng Lai-sheung pouvait admirer le quartier Victoria de Hong Kong depuis les fenêtres de l'appartement familial. Elle s'est jurée qu'un jour, quand elle serait grande, elle s'offrirait un appartement sublime avec une vue sur la mer. Les années ont passé et Cheng n'a pas oublié son serment. Elle travaille dur mais les prix exorbitants de l'immobilier à Hong Kong l'empêchent de concrétiser son rêve. A la mort de son père, elle touche son assurance vie mais cela ne suffit toujours pas…

La première impression que j'ai eut en voyant ce film était mitigée. A la fois puissant dans ses scènes de meurtre particulièrement violentes et viscéralement gore, et en même temps je conservais une impression de détachement vis à vis de l'héroïne. Cheng est une tueuse au sang froid qui n'hésite pas à tuer de la manière la plus horrible qui soit une femme enceinte dans une scène très puissante, mais sa motivation reste assez simple. A cause de la crise du logement, elle ne peut accéder à l'appartement de ses rêves, et en toute logique, elle décide de massacrer plusieurs locataires des appartements du même immeubles pour faire baisser les prix. D'une logique imparable mais totalement froide, on a bien du mal à se sentir attachée à l'héroïne qui semble dénuée de morale aussi bien de coeur. C'est donc avec le plus grand mal qu'on peut se sentir aux côtés de l'héroïne, même si on peut avoir mal pour elle lorsqu'elle est blessée ou frappée par ses victimes qui tentent de se défendre. Malgré tout le film reste assez bon dans son ensemble.

Premièrement l'image est plutôt léchée, bien faite, les cadres sont harmonieux, la lumière totalement accordée à l'ambiance à la fois froide et en même temps glauque à l'instar de l'histoire racontée. L'esthétique très asiatique se retrouve dans certains plans notamment à la manière dont est mise en scène la tueuse, ou encore lorsqu'elle plaque son mec. Ensuite le son s'accorde parfaitement à cette esthétique, essayant de tendre vers la crédibilité plutôt que tenter de faire vainement peur au public. Ici le but n'est pas de faire peur, mais d'emmener le spectateur dans ce cercle vicieux du meurtre purement utile. Malheureusement cela fonctionne assez moyennement car là on est bien dans une névrose avancée, la tueuse manquant totalement d'humanité.

C'est la mise en scène des meurtres qui est sans doute la plus réussie. L'originalité des mises à mort est marquante. La tueuse utilisant une technique plutôt efficace pour ne pas se salir les mains au début, prend rapidement ses marques pour utiliser le moindre outils à portée de main, et ce faisant offrant des mises à mort particulièrement cruelles mais généreuse pour le public qui se met volontiers à applaudir devant des tripes mises à l'air libre ou par la réaction des victimes assez comiques par moment, et résolument crédible car vraiment en adéquation avec leur caractère. Si certains tentent de se défendre, d'autres restent muet de terreur, alors que d'autres essayent de fuir vainement. Des réactions toutes différentes, qui permettent de rester dans l'esprit crédible que tente de se donner le film. Justifiant les actions de son héroïne par la crise mais aussi par une absence totale de morale lorsqu'il s'agit de réaliser son rêve d'enfant, le réalisateur parvient à garder une crédibilité assez forte, véritable tour de force lorsqu'on voit la justification de ces meurtres plus barbares les uns que les autres.

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