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Mad Blog
30 janvier 2012

Le Néo-Gothisme anglais

lamaisondesombresLA MAISON DES OMBRES
EPOUVANTE/HORREUR
Réalisation: Nick Murphy
Interprètes: Rebecca Hall, Dominic West, Imelda Staunton, Lucy Cohu, John Shrapnel
Royaume-Unis 2011
106 min - 35 mm

Synopsis: 1921. Angleterre. Florence Cathcart est un auteur célèbre et un détective singulier que l'on engage pour démontrer la présence ou non de fantômes. Le proviseur d'un pensionnat l'engage pour découvrir si son établissement est véritablement hanté.

Le film s'ouvre sur une jeune femme se rendant à une séance de spiritisme au début du siècle. Tout y est, l'ambiance gothique, la médium, ses clients lui faisant face les mains nouées les unes aux autres, l'obscurité éclairé uniquement par des chandelles, un pentagrame sur la table, une cloche en verre avec à l'intérieur un corbeau qu'on égorge. Et alors qu'on est plongé dans cette ambiance, une femme appelant sa fille morte en coeur avec les autres participants, glaçantes paroles, le fantôme apparaît dans le reflet de la cloche en verre se juxtaposant grâce à un cadre audacieux au visage de la mère d'abord terrifiée puis plein d'espoir avant que brusquement la fillette soit tirée en arrière, qu'on lui arrache les cheveux. Alors la supercherie est dévoilée. Les rideaux ouverts brusquement, l'atmosphère gothique fait place à une lumière blanche détruisant le mythe, ce n'est qu'une arnaque que l'héroïne, Florence Cathcart a dévoilée au grand jour. Sorte de détective du paranormal, espèce de gostbuster du siècle dernier, elle est alors contactée par un proviseur pour intervenir dans un pensionnat de jeunes garçons qui craint que les lieux ne soient hantés après qu'un des élèves ayant vu le fantôme soit retrouvé mort.

Si la séquence d'introduction est absolument parfaite, que cela soit dans l'image, la composition des cadres, l'inventivité, la lumière, le choix des acteurs, le déroulement de la séance jusqu'au dévoilement, le tout frôle le sublime surtout lorsqu'on a déjà pratiqué des séances de spiritisme et qu'on s'intéresse au sujet, on semble vraiment y être. C'était comme si après avoir regardé longuement l'une de ces photos de fantômes de l'époque truquées on était soudainement plongée là-bas, à l'époque. Mais après la séquence d'introduction, le film s'essoufle assez vite. Le personnage de l'héroïne est pourtant fort attachant, et la galerie de personnage qu'elle va découvrir au pensionnat intéressante aussi bien que passionnante, le problème étant que après la première apparition pourtant incroyablement bien mise en scène, on tombe dans le cliché et on a cette impression de déjà vu et en mieux qui s'installe. On ne peut s'empêcher de songer à l'Orphelinat et aux Autres, mais là où brillaient ces films dans les instants d'épouvante se dévoilant au fur et à mesure, ici nul frayeur malgré une mise en scène assez belle, on a une atmosphère profondément angoissante mais qui est sans cesse malmenée par un scénario à tiroir qui finit par lassé le spectateur. Le film fonctionne sur trois axe, dans un premier temps Florence s'attache à dévoilée la supercherie qu'elle suspecte, naturellement provenant des enfants, et cela est mené jusqu'au bout, au moment où elle trouve une justification rationnelle à tout. Sauf que ce n'est pas la fin.

Et c'est à cet instant que le film a commencé à me perdre. Car ce premier acte se termine offrant une véritable fin, par une pirouette scénaristique, le film repart, excepté que la pirouette en question est effroyablement faible comparé au début du film, et surtout dans cette brisure de rythme, l'ambiance en a clairement pâti, le spectateur a qui l'on vient de dire non tout est parfaitement rationnel, les fantômes n'existent pas, doit accepter de continuer à suivre l'héroïne parce qu'elle s'est fait peur avec une maison de poupée! Et là le film repart, on recommence avec le même système qu'elle remet en place, entre temps une romance commence entre la détective et le proviseur, chose dont on se moque du début à la fin, et on note mais ce détail est encore plus injustifié que le jardinier est bizarre. Sauf que comme ça n'a rien à voir avec le fantôme, en fait, on s'en fout un peu. Et le film continue jusqu'à nous offrir une seconde fin.

// ALERTE SPOILER // Bien sûr cette seconde fin dément la première et en prime nous offre un Twist, trop génial, c'est vrai que ça nous manquait les films de fantômes avec des twist à la fin, et ce twist non seulement prévisible mais cliché dévalorise encore plus les bref instants où le spectateur aurait pu avoir peur. Hey oui, en fait c'est Casper qui est avec nous! // FIN DES SPOILERS //

Le réalistateur poursuit et signe en nous offrant une troisième fin juste après la deuxième, histoire de bien souligner son propos, mais en réalité comme elle n'offre aucun indice le spectateur est un peu paumé, ne sachant véritablement les enjeux de la fin, mais au fond, à ce stade, il s'en moque un peu.

L'impression que j'en garde était une bonne image, une merveilleuse séquence d'introduction, un bon casting, une bonne ambiance malheureusement le tout est gâché par un scénario qui non seulement ne tient pas très bien debout mais fait souffrir le film de brisures de rythmes et pire encore nous offre trois fins, ce qui finit par lasser le spectateur.

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